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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 21:47

L'orchestre symphonique des jeunes de Strasbourg

OJS

que j'ai le plaisir et l'honneur de diriger depuis...!!!

est lauréat

- jeudi 3 avril 2014 -

de la fondation "Aquatique Show"

qui récompense des projets mettant en valeur l'Alsace,

ses ressources, ses femmes et ses hommes,

et tous les talents qui s'expriment et innovent.

 

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 12:40

 

« la France de Raymond Depardon », livre de photographies

 

Entendus et retranscrits approximativement, dans l’émission de Frédéric Taddei « ce soir ou jamais », lundi 5 octobre 2010, quelques propos au sujet de la sortie du dernier livre de Raymond Depardon, réalisé après 5 ans de flâneries dans l’hexagone.

 

Loin de moi l’idée de remettre en cause le travail de R. Depardon dont tout le monde reconnait la qualité. Ma révolte est plutôt dans l’attitude condescendante des participants à l’émission et de l’animateur de celle-ci. « On ne croyait pas que ça existait encore ! », et j’en passe… Attitude tellement distanciée qu’elle en apparait méprisante, de personnes qui adoptent un regard d’explorateur (en chambre !), de découvreur, d’ethnologue ou de visiteur mal élevé qui refile des cacahuètes aux singes du zoo, on croit rêver !!!

 

Vous découvrez cette France messieurs-dames ? Mais c’est hallucinant ! C’est votre pays et vous en êtes tant ignorant. Il aura fallu le travail d’un grand professionnel pour que vous découvriez, les yeux à la fois atterrés et moqueurs - même si vous parlez avec tant de talent de "la beauté cachée de la laideur », vieux poncif si l’en est – le pays qui est sous vos yeux, qui est le votre.

 

Mais qui sont ces gens qui dictent l’opinion, qui donnent une façon de penser, « la bonne », alors qu’ils ne savent même pas ce qu’est une route départementale, un village, un petit commerce ou un chemin de terre non balisé ? Mais qui êtes vous pour vous afficher comme « cultureux » à des heures de semi grande écoute sur une chaine du service public, vous qui visiblement, ne connaissez rien à cette France, ô combien majoritaire en superficie, mais qui n’est ni parisienne, ni même urbaine ? Sortez de vos certitudes feutrées, de la molesquine de vos fauteuils de bobos privilégiés et imaginez, l’espace d’un instant, que la France est constituée de 99% de personnes qui ne vivent pas comme vous... sans commentaire !

 

« On ne voit pas ça à Paris », osent-ils dire en posant un regard attristé sur une photo représentant un magasin certes décoré kitchement ! Mais que croyez-vous, ignorants de la ruralité, des petites villes et des besogneux qui ont moins de problèmes existentiels et artificiels que vous. « On ne voit pas ça à Paris », qu’ils ont osé dire… et heureusement ! Mais que connaissez-vous réellement de votre Paris où affleurent des flots de quart monde dès que l’on sort des percées haussmanniennes, où les bouches de métro vomissent plus de misère que tout le reste de la France ? Vous devriez être en admiration devant cette France des espaces, devant ces gens qui n’ont pas besoin de suivre une mode provisoire pour exister. Ah, ah ! Si vous saviez combien peuvent être dérisoires vos réflexions d’autistes de la province, d’handicapés du village. Vous aussi, vous avez des crises d’angoisse, à l’instar de tant d’urbains cloitrés dans leur béton, si jamais, un jour, vous vous retrouvez seul au milieu d’une simple forêt, sans panneau indicateur, sans réseau téléphonique et entouré des seuls bruits animaliers. Ce serait l’aventure de votre vie, sans même un minimum d’assistance, ni caméra pour vous suivre !

 

Vous croyez savoir. Mais que savez vous, si ce ne sont les quelques pensées volatiles de votre espace réduit ? Vous vous autorisez le regard averti et scrutateur, évaluateur, quasi en état de jugement, sinon affirmé, mais en tous cas sous-entendu. Serait-ce un fardeau, un poids si lourd qui vous empêche de vous mouvoir avec aisance parmi les humbles ? Le poids de votre complexe de supériorité !

 

 

Sylvain Marchal, mardi 5 octobre 2010,

 

 

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 12:21

« Amateur ! »

 

Le mot résonne parfois comme une insulte, surtout quand il s’adresse à un garagiste novice confondant une simple bougie avec un faisceau électrique complet (changer le dernier est plus rentable !) ou à un plombier quelque peu maladroit, laissant derrière lui un tombereau de gravats, un ou deux meubles éborgnés et une mare d’eau croupie où il ne manque plus que les crapauds.

Autre version : est amateur celui qui agit sans faire profession de ses travaux - pour le plaisir, la gloire ou par intérêt (non financier !) – dans cette catégorie on pourra trouver un large éventail de motivations les plus diverses, allant de l’abnégation totale confinant à la sainteté jusqu’au calcul un peu machiavélique du futur candidat à une élection locale qui va utiliser le club de foot comme « supposé » tremplin (enfin, tant qu’il ne pratique pas le saut à ski !).

Mais encore ; est amateur celui qui a du goût pour quelque chose : l’amateur de bons vins (un vrai phénomène hexagonal), l’amateur de peintures primitives ou contemporaines (cela dépend de quel coté de l’histoire de l’art on aborde le problème), l’amateur de champignons (espèce comblée en milieu rural) ou l’amateur de calme (espèce totalement frustrée en milieu urbain).

 

Trêve de plaisanterie, cette longue introduction avait pour seul objet (outre le plaisir égoïste et défoulatoire de dire quelques méchancetés) de nous approcher doucement de l’amateur de musique qui, d’ailleurs, est à ne pas confondre avec le musicien amateur.

 

Mais, revenons à nos moutons, ou plutôt à nos amateurs, encore que parfois, si on donne au mot mouton une acceptation rabelaisienne, on verra que le milieu amateur n’est pas à l’abri d’un syndrome de panurgisme aigu, syndrome sur lequel science et médecine se sont longuement penchées et ont bien été obligées d’avouer… leur échec total ! La maladie est incurable et le supposé gène traqué depuis Gargantua ne figure pas dans la toute nouvelle liste bénie des 30 000.

 

Quelques salons – vitrines magiques d’une activité florissante - laissent une belle place aux amateurs. Concerts, animations, tables rondes se succèdent. On y parle beaucoup de l’importance de ce(s) mouvement(s) populaire(s) ! du coté social du concept, de ses incidences économiques, de l’épanouissement personnel au sein d’une pratique collective, des nécessaires subventions, des restrictions budgétaires, des nouveaux emplois d’encadrement, d'éducation populaire et de peuple éduqué, des bénévoles sanctifiés et courtisés, peut-être même d’une possible récupération politique ou médiatique… Espérons simplement que les principaux intéressés et leurs représentants aient conscience que leur devoir est d’être présent, qu’il est indispensable d’afficher besoins, certitudes et doutes, d’exprimer l’avis des acteurs du terrain.

 

Sans vouloir chercher une nouvelle controverse, l’auteur de ces quelques lignes se permettra simplement de rappeler :

 

- aux professionnels, que le mouvement amateur est un des matériaux fondamentaux de promotion de la musique (pardon ! de toutes les musiques) car il est à la fois acteur modeste, public nombreux, outil de propagation, de débat et même, justification de l’existence du milieu professionnel (si l’on ne parlait pas d’amateur, le concept même de professionnalisation pourrait être mis en cause !) et qu’en aucun cas il ne peut être un concurrent de ce dernier (ou alors, il faut se poser des questions de fond !)

 

- aux amateurs, que la musique (re-pardon ! toutes les musiques) est au-dessus des clivages de syntaxe et des querelles de clocher, qu’elle a par essence des exigences de respect et de qualité, qu’elle ne peut être bafouée ou méprisée. Et que, si du mot « amateur » on ne retient que les idées d’attirance, d'appétence et de goût ; c’est certainement là, une des valeurs les plus profondes de notre civilisation que l’on puisse léguer aux générations futures, agir « gratuitement », pour l’amour de l’art et pour son plus grand plaisir.

 

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 12:09

 

Voici une question qui semble bien simple. Et qui appelle, à première vue, une réponse positive.

Cet article pourrait s’arrêter là, sauf si on creuse un peu la question.

 

Les musiciens du soir sont-ils les plus nombreux, en pourcentage, dans les fauteuils des concerts ou sur les sièges des multiples festivals de l’hexagone ? Rien n’est moins sûr !

Si l’on en croit des observations réalisées ou des données glanées dans quelques études, le fait de pratiquer, à titre de loisir, la musique, ne conduit pas, de facto, dans les salles de spectacle. Encore que le propos mérite d’être nuancé et que, en fonction de l’instrument pratiqué, souvent révélateur d’un parcours d’études ou d’un niveau social, des différences notables existent.

 

La pratique du piano ou des cordes et, dans une moindre mesure, le chant choral, semblent être des prédispositions favorables. Alors que celles d’un instrument à vent conduisent plus à « l’entre-soi ». En tous cas, en ce qui concerne la version « classique » du concert ou du festival. La même observation pouvant être faite au niveau de la discographie personnelle qui, dans nombre de cas, ne semble pas être une source d’enrichissement au service de son activité musicale.

 

Mais alors ! Pourquoi cet état de fait ?

 

Quelques réponses simples peuvent venir à l’esprit :

 

- la vie professionnelle et familiale prenante, de laquelle émerge juste le temps de pratiquer pour « se changer les idées »

- un manque de curiosité qui fait que l’on se contente d’un minimum connu dans lequel on se sent bien

- une relation ambiguë à la musique considérée comme un simple dérivatif, sans lui donner une place importante dans sa vie

- un manque d’habitudes prises dès le plus jeune âge

- les rites sociaux, le fait que l’on considère cette démarche comme trop élitiste, trop bourgeoise, ne correspondant pas au milieu dans lequel on évolue

- le manque d’un réseau de relations qui fréquente régulièrement ces lieux

- un certain goût, d’ailleurs croissant, pour la facilité musicale - à tendance éphémère et consumériste - assortie de l’idée reçue que la musique classique, contemporaine, ou l’opéra, la danse… demandent un effort important de concentration ou d’approche pour en tirer une vraie satisfaction

- un manque de culture générale et artistique qui fait que l’on n’a pas les « clés » pour rentrer aisément dans le monde d’un créateur

- la concurrence des médias de proximité de type télévision, radio et Internet…

 

La liste pourrait être encore longue et mérite, sans cesse d’être mise à jour pour comprendre l’évolution des habitudes et des mentalités.

 

Et bien ! Que pourrait-on faire ?

 

Question délicate qui, nous semble t’il doit avoir, comme prélude, la place que la musique occupe dans la petite enfance et la relation de proximité, d’amitié que l’on entretiendra, le plus tôt possible, avec elle. Autrement dit, un environnement familial et amical où la musique est présente est un atout. Evident ! Mais aussi, comment le contact avec la musique sera vécu à l’école, à l’école de musique ou au conservatoire le cas échéant. Sera-t-elle simplement considérée comme une « matière » de plus au programme – déjà lourd – d’apprentissage ? C’est-à-dire comme quelque chose uniquement générateur d’efforts et de sueur, mais qu’on n’aura pas appris à déguster, à savourer, avant de s’aventurer dans la partie « cuisine » ou « atelier ».

 

Et puis, également, se pose la question de la relation avec l’artiste (à toutes échelles), de la star au modeste artisan local. Ces personnes ne semblent-elles pas par trop inaccessibles, habitantes d’un autre monde lointain et préservé, avec ses rites d’un autre âge… Il est assez stupéfiant de voir combien la notion de concert peut être facilement reliée à celle de musée. Il y a de quoi s’interroger, non ? Comme si musée, concert et festival étaient des endroits non de culture vivante, mais des sortes de silos encyclopédiques dans lesquels on va puiser lorsque l’on cherche quelque chose de précis, ou lorsque l’on dispose d’un peu de temps pour se donner la bonne conscience de l’ajout d’une petite strate culturelle.

 

Je sais ces propos quelque peu provocateurs, et ils le sont, animés de l’intention d’interroger et de s'interroger !

 

Sans avoir de solution précise et garantie à proposer, il me semble que l’on pourrait, a minima, explorer quelques pistes :

 

- celle de la notion de concert ou de festival « aimant » ou à l’inverse « rayonnant », capable « d’aller vers », sans crainte du type de public rencontré

- la nécessité de posséder des clés basiques pour rentrer dans le monde artistique, non par plaisir d’un savoir livresque, mais pour cultiver le plaisir épicurien du gastronome de musique

- et, par ricochet, le besoin vital d’avoir les outils et les hommes de médiation, interfaces entre le monde « savant », et celui, encore vierge de nourriture artistique

- le besoin aussi, pour l’individu « lambda » et mille fois plus encore, pour l’enfant en devenir, d’être dans un contact quasi physique, viscéral, minéral, avec l’objet « art » et/ou « musique ». Que cette matière, si délicate à définir, il puisse au moins, la manier, la triturer, se l’approprier pour la faire sienne. Que l’on ose lui dire que ce champ là, sans cesse mouvant, est infini, et qu’il pourra être son fidèle compagnon d’une vie. Et faire en sorte que ce contact ne soit pas le fait d’un moment « T » de son parcours, mais qu’il soit une vraie transversale de sa scolarité.

- et la curiosité, bien sûr ! Elle doit bien pouvoir s’apprendre ? ou au moins se cultiver ! Elle reste le moteur essentiel de toute vie riche… antidote aux vérités assenées, forge d’une opinion et d’un goût personnels… bref, quelques éléments qui, justement, véhiculent des notions artistiques.

 

Peut-être, pourrait-on suggérer, sans blesser personne, que les projets des orchestres, des ensembles, des salles de spectacle, des festivals… devraient, au stade de leur conception, intégrer ces éléments forts et se construire autour d’eux, dans un esprit nouveau, et ne plus se contenter de fidéliser un public d’habitués, parfois même captif ou présent par obligation, dont la représentation majoritaire, parfois même exclusive, donne peu envie aux « autres » de s’identifier à lui. (*)

 

Sylvain Marchal - 2003

 

" Les choses ont évolué quand même, non ? "

 

 

 

(*) Bien sûr, cette dernière opinion pourrait tout aussi bien être défendue de la manière totalement inverse, en disant que, dans toute démocratie, des groupes d’individus aux affinités communes, peuvent avoir leurs espaces de rencontre et de plaisirs partagés. Un entre-soi culturel qui n’aurait, en définitive, rien de choquant.

Oui, le sujet reste complexe, et ce modeste propos, bien incomplet !

 

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 11:29

Si vous connaissez :

 

des élus,

des élites,

des décideurs,

des directeurs,

des penseurs,

des influants,

des confluents,

des députés,

des dépités,

des dépotés,

des de pitié,

des déprimés,

des ministres,

des sinistres,


quelques oiseaux chanteurs,

une castafiore

ou

un rossignol milanais...

 

Faites circuler !

Ils l'ont fait !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

http://www.lacote.ch/fr/suisse/index.php?idIndex=594&idContent=1035806

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 18:46

" Mieux vaut mourir incompris que de passer sa vie à s'expliquer ."

W. Shakespeare

 

" Si vous trouvez que l'éducation coûte trop cher, essayez l'ignorance. "

A. Lincoln

 

« Prévoir consiste à projeter dans l'avenir ce qu'on a perçu dans le passé. »

H. Bergson

 

" L'héroïsme est encore la meilleure façon de devenir célèbre quand on a pas de talent. "

P. Desproges

 

" Il faut tenir à une résolution parce qu'elle est bonne, et non parce qu'on la prise. "

F. de la Rochefoucauld

 

" Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. "  

Beaumarchais

 

" La merde a de l'avenir, vous verrez qu'un jour on en fera des discours. "

L-F Céline

 

" Les gens compliquent tout pour avoir l'impression de vivre. "

P. Rambaud

 

" Dieu, s'il existe, il exagère. "

G. Brassens

 

« L'homme devrait mettre autant d'ardeur à simplifier sa vie qu'il en met à la compliquer. »

H. Bergson

 

" L'erreur est humaine, mais un véritable désastre nécessite un ordinateur. "

 

" Le plus grand nom des inventeurs : Accident ! "

M. Twain

 

" La défense la plus sûre contre la tentation c'est la lâcheté. "

M. Twain

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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 16:22

Très en vrac, et surtout sans ordre,

dans la plus grande anarchie,

voire sans que n'y tête !



"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait !" Merci Dan !

"Rien de sert de penser, il faut réflechir avant" - Pierre Dac

"Faut pas parler aux cons, ça les instruit" - Michel Audiard - celle-là, j'adore !

"Il vaut mieux penser le changement que changer le pansememnt" - Francis Blanche

" L'art est le plus beau des mensonges" - Claude Debussy

"Le seul danger, c'est la bétise ou l'incompétence" - Isabelle Huppert

"Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer" - Beaumarchais - ben oui hen !

"Etre raisonnable en toutes circonstances, il faudrait être fou" - Raymond Devos

"La conscience ? elle n'empêche jamais de commettre un pêché. Elle empêche seulement d'en jouir en paix" - Théodore Dreiser - Dieu que c'est vrai comme disait Satan !

"Ca ne sert à rien de parler pour ne rien dire si personne ne vous écoute". Et pourtant !

"Vous avez perdu la foi, vous ne croyez plus en rien... mangez le l'andouille !" - Daniel Prevost

"Au grand bal des égoïsmes, je préfère faire tapisserie"

"Plus la stature est petite, plus l'ego a des besoins"

"Je n'enseigne pas, j'informe" - Janos Starker, violoncelliste (très grand !!!) - tout est dit, non ?

"Avec l'age, on remplace les gestes du jeu par ceux du travail... et ça devient de plus en plus difficile !" - Janos Starker - Tjrs lui !

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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 16:20

(petit conte de Noël « à la manière de... » et... à l'usage des malentendants)


Comme le veut la coutume, Jevel quitta son village vers sa pelnitième année (1) pour effectuer, seul, une sorte de voyage initiatique pendant lequel il visitera des contrées inconnues.


En quittant son cher village de Pavoul, il songeât qu'à son retour, après avoir prouvé aux anciens qu'il avait découvert une chose nouvelle, Antelle, la belle Antelle lui sera enfin sienne.


Mais il faut dire quand même, à ce stade du récit, une chose importante ; les habitants de Pavoul sont tous sourds, mais alors sourds comme des pots ! Rien ne les interpellent, pas même le cri d'un animal, le chant d'un oiseau, le vagissement d'un nourrisson, non rien de rien ; ils parlent, ils déblatèrent, ils soliloquent, ils monologuent, mais ils n'entendent pas. Seul l'orage, parfois, avec ses grondements intenses... leur donne une sensation étrange, mélange d'étonnement et de peur.


Alors que Jevel sortait du village, une idée lui traversa l'esprit.
« Et si - se dit-il - au lieu de prendre la direction du Levant, comme le veut la coutume, je prenais celle du Couchant. Puisque je suis seul, personne ne le saura, tant pis pour le tabou tribal. En prenant ce chemin inconnu, je découvrirai plus facilement de nouvelles choses et ainsi, admirative, Antelle, la belle Antelle tombera dans mes bras. »


Après avoir marché, marché et marché encore, traversé des contrées hostiles, sans toujours manger à sa faim, ni dormir tout son saoul, il arriva dans un village nommé « Monlesda » où se déroulait une bien étrange cérémonie.


Il lui semblait que tous les habitants étaient réunis dans une vaste salle où de forts bizarres rites se déroulaient. Une quarantaine d'humanoïdes, tous du même habit vêtus, étaient assis, un peu surélevés, et faisaient face au reste du village, lui aussi assis. Tout était calme, et puis, brusquement, sur un signe magique de l'un d'entre eux, qui devait être le chef, les quarante premiers se mirent à bouger d'une manière que Jevel ne connaissait pas. Certains portèrent des objets à leurs lèvres, soufflèrent dedans, d'autres tapèrent sur des sortes de fûts, de bouts de bois ou de disques métalliques, alors que le reste du village restait totalement immobile, comme pétrifié par un pouvoir envoûtant inconnu des habitants de Pavoul. Soudain ! sans trop savoir pourquoi, ceux qui étaient surélevés se levèrent, alors que les autres, restés assis, frappèrent dans leurs mains comme le font les enfants de Pavoul pour apprendre à compter à la scolaris (2). Mais là, il n'était plus possible de compter, tout le monde tapait en même temps. Et puis, après que le chef se fut penché comme pour ramasser une noix par terre, tout se calma, et le cycle recommença : les objets s'approchant des bouches, les fûts et les disques frappés par de bien curieux bâtons, etc... et cela dura bien au moins neuf tempris (3).


Jevel se dit, « J'ai bien trouvé là une chose nouvelle dont les anciens n'ont jamais parlé à Pavoul. Ma réussite est assurée. Si j'arrive à convaincre les pavouliens de se soumettre à un tel cérémonial magique, Antelle, la belle Antelle... et surtout notre chef Erthom arrivera à leur parler, ils comprendront alors ses propos et arrêteront ces disputes interminables qui empêchent d'arroser les plantations ou même de faire les semis au bon moment. Ils font en général tellement de chahut que personne n'entend rien ! »


« Mais ! pensa Jevel en sursautant - quel mot étrange viens-je d'employer ? Entendre, « Entendre », nous ne connaissons point cela à Pavoul. Le secret de paix dont parlent les plus vieux de la tribu serait-il là ? Et cette cérémonie troublante en serait la grand messe. Je vais ramener ce trésor inestimable chez les miens et enfin, nos habitants connaîtront le bonheur. »

.../...

Ici s'arrête, mesdames et messieurs le bien curieux Récit de Jevel, une simple page manuscrite, si ancienne que les plus grands historiens n'ont pu la dater et qui retrace à n'en point douter la première rencontre d'un « homo simplex » avec les représentants d'une branche plus évoluée de la famille des « homo musicalis ».


(1) Environ 18 ans dans le langage Pavoulien
(2) Ecole pavoulienne
(3) Unité de temps pavoulienne égale à 3 temprus, temps moyen pour cuire un gramis, petit animal à longues plumes et à poil soyeux dont raffolent les pavouliens


Sylvain MARCHAL

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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 16:18
A l'intention de celles et ceux qui veulent se mouvoir facilement dans les cénacles avertis sans mourir de honte !

Avant, on parlait de la « musique » avec un grand M et beaucoup de respect dans le regard.
Maintenant on nous parle « des musiques », de « toutes les musiques », tout en nous répétant à satiété que « cloisonnement = danger » et en nous vantant l'héroïsme de la transversalité.

Partant de ces grands principes dont les vertus d'intégration et la valeur sociale ne nous échappent pas et tout en se questionnant de façon à savoir si la musique - phénomène bien singulier - pourrait avoir une déclinaison plurielle ; nous avons pensé vous soumettre un modeste lexique musical. Tentative désuète , inutile et vouée d'avance à l'échec, mais non dépourvue de noblesse, de récapituler en quelques paragraphes (tout en n'hésitant pas à « créer » si besoin !) les quelques vocables qu'il est indispensable de connaître pour pouvoir briller dans les salons branchés.


musique classique : terminologie en voie de disparition qu'il est délicat d'employer, tant sa connotation peut être contestée. En effet, le mot « classique » renvoie à : qui fait autorité, qui est un modèle du genre, qui fait preuve d'équilibre et de qualité technique, autant de notions politiquement indéfendables !


musique moderne : actuellement, musique qui ne l'est plus du tout ! Et pourtant, on oppose souvent le mot « moderne » au mot « classique » ! Pour bien tout comprendre, relire « la Métamorphose » et « le Procès » de Kafka d'urgence


musique contemporaine : une façon de vivre, d'exister (avoir une « attitude contemporaine »), sans aucun rapport avec la musique élitiste !


musique d'aujourd'hui : elle sera celle d'hier...demain !


musiques actuelles : la voie royale, qui va régler tous les problèmes. Depuis 2001 - Oh dit sait de l'espèce - il est interdit de dire du mal des « musiques actuelles » (voir décret 32.003.A1 du Ministère de la sauvergarde de la courtoisie du 29 février 2002). A propos, pour supprimer la violence, on veut interdire la vente des pistolets en plastique, en voilà une idée qu'elle est bonne ! (voir, en annexe : sectaire - voir aussi, dans le Petit Robert : incompétence)


musiques traditionnelles : qui procèdent d'un long usage et d'une légitime implantation régionale et historique. Elles ont le vent en poupe !


musiques traditionnelles actuelles : le niveau supérieur des musiques traditionnelles, basé sur une dualité antinomique entre deux concepts différenciés pouvant, dans une mesure variable et aléatoire, être complémentaires. C'est clair ?


musique émergente : partie visible de l'iceberg. Sa partie cachée serait-elle le grand vide de l'enseignement musical dans nos écoles ?


musique spontanée : « rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme » disait le génial Lavoisier pour pourfendre les obscurantistes qui prônaient la « génération spontanée » de la matière. La musique, peut elle aussi, émerger de manière spontanée, entre deux maisons, faites attention en traversant la rue ! Vite, un nouveau Lavoisier !


musique provisoire (appelée méchamment par certains « jetable ») : prend momentanément la place d'autre chose : de l'affect, du sens à donner à la vie, par ex.


musique éphémère (surnommée encore plus méchamment par d'autres « kleenex ») : disparaît aussi vite qu'elle apparaît, avec ou sans insecticide, mais encore trop lentement, hélas !


musique obsolète : terminologie un peu plus large que la précédente ; peut s'appliquer à toutes sortes de musiques, de Perotin (XIII° siècle) à Britney Spears en passant par Mozart, Messiaen, Charly Parker et Kagel. « Mais qu'il est doux parfois, d'écouter une bonne vieille musique obsolète, à l'abri des regards indiscrets et du quand dira t'on » peut-on lire dans le dernier Sollers (qui traite de Mozart d'ailleurs !). 


musique éthylique ou extasique : nouvelle appellation des « musiques à boire », il semblerait que la tendance récente ne soit plus d'inciter à la boisson, mais au contraire de faire « passer » l'expression profonde de son créateur auprès du grand public (aucun rapport avec les « rave », bien entendu)


musique élitiste : pour certains, musique qui nécessite l'apprentissage de la lecture et de l'écriture ; et parfois même de l'exigence et de l'effort ! ce qui - évidemment - est inadmissible. Certains futurologues pensent qu'en 2015, l'école élémentaire, si elle existe encore dans le zoo du XVI°, s'intitulera « école d'élite »


musique populaire : terme dégradant, utilisé par une génération corrompue à une époque où parfois les gens se parlaient dans la rue. Quelle idée ?


musique vivante : celle qui bouge ! Bonne nouvelle, on admet que la musique vivante c'est celle que l'on fait sur scène ou ailleurs, devant des vrais gens ; à l'opposé de celle qui est « en boîte », on progresse non !


musique morte : l'autre ! « Dona nobis pacem »


musique commerciale : vous croyez ? ça existe ? même dans les collèges, on l'étudie, non ! et on dit que c'est bien ! Vous m'étonnez.


sectaire : « qui manifeste de l'incohérence, de l'étroitesse d'esprit en refusant d'admettre des idées différentes de celles qu'il professe » 


liberté : « possibilité d'agir, de penser, de s'exprimer selon ses propres choix »


avec l'aide précieuse, pour certains mots, du « Larousse »


Sylvain Marchal,
Lexicographe « amateur »


P.S. 1 (*) : on saluera l'édition du « Grand Robert » en 6 volumes - dictionnaire de la langue française - après 16 ans de travaux géniaux conduits par une équipe placée sous la direction d'Alain REY. En vente dans toutes les bonnes librairies ; un travail remarquable !


P.S. 2 (**) : après relecture de ce lexique, l'auteur de ces lignes a également une pensée émue pour les concepteurs du jeu vidéo « Myst » dont la dernière version (zen mais complexe) n'est pas si éloignée de notre petit microcosme intello-musical et de la quête de son Graal !

(*) ce P.S est à connotation volontairement « élitiste »
(**) ce P.S est à connotation « actuelle » mais un peu élitiste aussi, et toujours volontairement !

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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 16:17

Coucou du soir

Un coucou du soir
Pour dire que c'est pas noir
Car il y a fol espoir

Un coucou de la nuit
L'heure où l'on s'enfuit
Moment où parfois on revit


Un coucou de l'aube
Veut pas d'cette daube
Veut mettre belle aube


Un coucou matin pour une mutine
Qui veut pas sa vie une usine
A qui il faut heures câlines


Un coucou midi
Suis toujours pas au tapis
Mais fort et je crie


Un coucou aprem'
Pour semer petites graines
Celles quand qu'on s'aime


Un coucou crépuscule
Fleurit belle renoncule
Jamais ne recule


Un coucou du soir
Parc'qu'y a fol espoir
Et que c'est jamais noir

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